Les boutiques de Pompéi, par Léa et Sarah
I. L'emplacement des boutiques, les rues commerçantes
A. L'emplacement des boutiques
Pompéi est divisée en rues qui ont évolué au fil des siècles avec les différentes populations qui se sont succédé. Les boutiques sont très régulièrement localisées sur la Rue de l'Abondance, qui constitue le decumanus maximus de Pompéi. Comme il s’agit de l’axe principal est-ouest, c’est cette rue qui bénéficie le plus longtemps de l’éclairage naturel du soleil – pratique pour les commerçants et les clients !
Elle va de la rue de Stabies au Forum Civil puis de la rue de la Mer à la porte Marine pour son tracé le plus ancien. La voie est divisée en trois tronçons. Le premier va de la Porte du Sarno et monte en pente légère jusqu'au carrefour de la rue de Stabies.
Ci-dessous, un plan complet de Pompéi :
http://www.travellovers.fr/wp-content/uploads/2014/07/ob_8a104e_itineraire-de-visite-pompei.jpg
B. Les rues commerçantes
Tout est fait à Pompéi pour assurer la coexistence paisible des différentes activités avec une efficacité maximum : de larges trottoirs bordent les grandes rues commerçantes et mettent le promeneur ou le client à l'abri des chars et des charrettes ; des passages pour les piétons, faits de larges blocs de basalte espacés les uns des autres en fonction de la largeur des chars, permettent de traverser à pied sans gêner la circulation des véhicules. Les roues des chars, cerclées de métal, ont laissé des traces profondes de leur passage dans la chaussée de pierre calcaire ou de trachyte.
Ci-dessous, un passage piéton surélevé dans la rue de Stabies.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pomp%C3%A9i#/media/File:Pompeii_BW_2013-05-13_10-11-47_DxO.jpg
C. Volets et barres
L'entrée des magasins mesurait deux à trois mètres. La fermeture du magasin était très originale. Les volets de bois s'emboîtaient l'un dans l'autre en se refermant ce qui bloquait le tout. Deux barres cadenassées ensemble permettaient de bloquer les volets ; elles s'enfonçaient dans les montants situés de chaque côté de l'entrée.
II. Les principales boutiques
A. Le marché principal
Au nord-ouest du forum se situe le principal marché qui est composé d'une cour intérieure rectangulaire réservée à la vente du poisson mais aussi à certaines boutiques disposées sur les côtés. En fouillant le site, on a trouvé des figues, des pruneaux, des fruits en bocaux, des raisins, des noisettes, des lentilles, du pain, et même des plats tout préparés !
http://nsm04.casimages.com/img/2010/09/30//1009300525411167836846984.jpg
Le macellum de Pompéi, avec au centre, les bases d'une tholos, une construction circulaire, où l'on vendait les poissons et les coquillages ; un bassin ou une fontaine, au centre, permettait de garder au frais le poisson et de le laver après l'avoir préparé pour la vente. On a retrouvé beaucoup d'arêtes et d'écailles dans la canalisation d'écoulement de l'eau qui partait du centre de cette construction.
B. L'artisan bronzier
Ses appartements, comme chez beaucoup d'autres artisans étaient situés au 1er étage ; un escalier en bois reposant sur un support en pierre permettait l'accès au magasin.
Ce magasin était un endroit où l'on réparait lampes et vases en bronze ainsi que des instruments d'apprentissage.
C. Une boulangerie
Il y en avait plusieurs à Pompéi.
Ses équipements :
- les meules, constituées de deux éléments en lave, capables de travailler l’une à l’intérieur de l’autre,
- les comptoirs pour le pétrissage du pain
- le four pour la cuisson.
Le tout est organisé avec efficacité, de façon à coordonner le travail du personnel employé aux différentes tâches avec des critères qui surprennent par leur modernité. Une des meules a été remise en état, grâce à la reconstitution des parties en bois, rendant ainsi possible la démonstration de son fonctionnement qui, autrefois, s’effectuait par la force des bras des esclaves ou, plus souvent par la force des ânes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pomp%C3%A9i#/media/File:Baeckerei_pompeji_kampanien_italien.jpg
Essai de reconstitution :
http://www.histoire-en-questions.fr/antiquite/rome/pompei-drame2.jpg
D. Le thermopolium - exemple de celui du laraire
Le thermopolium correspondait à un fastfood actuel. Le bar qui a servi pour la nourriture et la boisson, ouvre directement sur le côté sud de la rue de l'Abondance. Le comptoir contient des jarres incrustées dans le plan de travail, qui ont été utilisés pour contenir des aliments et les garder au chaud. Des amphores de vin étaient tout près des jarres et il y avait aussi une réserve de boissons dans l’arrière-boutique.
Un poêle, placé sur le comptoir face au mur de l'est, a été conçu pour chauffer la nourriture.
Ci-dessous, image du thermopolium : http://fr.petrophoto.net/photo-thermopolium-de-vetutius--placidus-199-1833.htm Au fond, on trouve une fresque qui représente un autel où l’on voit Mercure, dieu des commerçants, et Dionysos, dieu de la vigne et du vin, qui protègent la boutique et la maison du propriétaire.
E. La fullonica - exemple de celle dite de Stephanus
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/97/Fullonica_of_Stephanus,_Pompeii_05.jpg
Le travail des foulons consistait aussi bien à préparer la laine pour en faire du tissu qu'à nettoyer les vêtements déjà portés. C'est pourquoi les fullones étaient aussi appelés lavatores, lotores ou lutores.
Les foulons déposaient près de leur teinturerie un vase dans lequel les gens urinaient. L’urine était ensuite utilisée pour dégraisser les pièces de tissu.
En entrant dans la pièce correspondant à l’atrium, on s'aperçoit que le toit, au lieu d’être un compluvium aux pentes inclinées pour collecter l’eau de pluie qui devrait tomber dans l’impluvium, est plat et sert de terrasse pour faire sécher les tissus. Dans l’atrium se trouve un bassin destiné à faire tremper les étoffes. Plus loin, dans le péristyle, on peut encore voir trois autres bassins en maçonnerie communiquant entre eux. A proximité se trouvent cinq autres baignoires dans lesquelles les tissus étaient foulés.
Petite histoire : l’empereur Vespasien décida un jour de taxer l’urine recueillie par les foulons. Comme son fils Titus lui reprochait un jour l’objet même de l’impôt, l’empereur Vespasien mit sous le nez de Titus l’argent provenant des premières taxes en lui demandant si l’odeur lui était désagréable. Titus dit non et Vespasien ajouta alors, selon l’historien Suétone : « Atquit, inquit, e lotio est. » (Et pourtant, il provient de l’urine !). Selon d’autres auteurs, il aurait dit : « Non olet » (Cela ne sent rien !). Aujourd’hui encore, on utilise l’expression « l’argent n’a pas d’odeur ». Et le nom de l’empereur Vespasien fut également utilisé au féminin pour désigner des urinoirs publics, les vespasiennes ;-)
Ci-dessous, fullonica de Stephanus : https://farm6.static.flickr.com/5306/5616565836_808102633e.jpg
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